Faire entrer l’histoire dans la littérature, n’est-ce pas, pour l’écrivain, se déplacer au long d’un spectre allant des contraintes scientifiques et éthiques, qui caractérisent le travail de l’historien, d’un dire vrai, à la position « littéraire » d’un dire « juste » ? Cette question, où se joue le rapport entre littérature et témoignage, se pose avec d’autant plus d’acuité s’agissant de textes qui mettent en jeu des événements tragiques chronologiquement proches de nous et qui nous concernent tous, dont les acteurs, témoins ou rescapés, sont encore nos contemporains.