Lors de la présentation du numéro 13/14 de la revue Incidence intitulé : « Comment rester Freudien ? Hommage à Marie Moscovici et à la revue l’Inactuel. » le 23 février dernier à la librairie La Machine à Lire (Bordeaux), une de nos lectrices a demandé à l’un des auteurs présents, Bernard Vouilloux, la référence d’une citation employée par Marie Moscovici : « Si le mot d’amour vient à être prononcé entre eux, je suis perdu ». Nous partageons avec l’ensemble de nos lecteurs la réponse de Bernard Vouilloux :

« Voici la source de la pseudo-citation de Stendhal par Gracq, rapportée par Marie Moscovici :

“Si le mot d’amour vient à être prononcé entre eux, je suis perdu”, dit quelque part le comte Mosca dans la Chartreuse. (En lisant en écrivant, OC, Pléiade, t. II, p. 761). La citation apparaît à la fin d’En lisant en écrivant, et non dans la section “Stendhal, Balzac, Flaubert, Zola”, où la personne qui est intervenue ce matin a dû la chercher. La note des éditrices met la “reformulation” de Gracq en relation avec la phrase suivante, qui se trouve dans le roman et que cite Marie Moscovici : “[…] le hasard peut amener un mot qui donnera un nom à ce qu’ils sentent l’un pour l’autre ; et après, en un instant, toutes les conséquences.” Les éditrices rapportent le commentaire qu’en a donné Alain, qui a pu informer le souvenir de Gracq. Le texte de Marie Moscovici,  “La déclaration”, est de 1982 ; l’édition du second tome des OC de Gracq est bien ultérieure (1995). Marie Moscovici ne s’est pas trompée dans sa reconstitution et elle est même allée plus loin en citant un autre passage de de la Chartreuse, qui “ouvre” vraiment l’interprétation :  “Je suis bien sûr qu’elle ne parlera jamais, elle aurait horreur d’un mot trop significatif comme d’un inceste.” ».